Le groupe Tommasini est centenaire: comment existe-t-il à côté des mastodontes du bâtiment?

LA VOIX DU NORD du 09/11/2022

Le grand-père du président actuel était arrivé d’Italie pour gagner sa vie dans la maçonnerie. Le groupe compte aujourd’hui quatre entreprises, soit 250 salariés répartis entre Aulnoye-Aymeries et la métropole lilloise.

Parmi les dernières réalisations du groupe, le Pont des arts, cinéma de Marcq-en-Barœul, en pleine période Covid. PHOTO ARCHIVES «LA VOIX»

« On va plutôt bien. » En cent ans, le groupe Tommasini a vécu les périodes de reconstruction après les deux guerres mondiales, et survécu aux crises qui ont régulièrement secoué le secteur. Aujourd’hui, tandis que Dubois Promotion vit une « belle croissance », les entreprises du groupe qui se consacrent à la menuiserie et la couverture s’adaptent au manque de main-d’œuvre, tandis que Tommasini Construction se relève après une légère décrue.

Olivier Tommasini dirige le groupe depuis 2003.

Ce qui a mis, récemment, le groupe dans la lumière, c’est sa participation réussie à des projets complexes, comme le cinéma de Marcq-en-Barœul. Le Pont des Arts, ouvert en juin 2021, comporte « de grandes voiles de béton apparent, une façade en brique avec un arrondi et des rivages de soutènement complexes », énumère Olivier Tommasini. Le groupe a également été retenu pour un ensemble innovant à Condé-sur-l’Escaut, composé d’un EHPAD et une école. « C’est notre plus gros projet à ce jour, souligne le PDG à propos de ce chantier, dont la livraison est prévue pour 2025. On privilégie les sujets où il faut se creuser la tête. »

Depuis 1990, le groupe possède aussi son entreprise dédiée à la promotion immobilière. Dubois Promotion produit l’équivalent de 150 logements par an, ce qui en fait un promoteur de taille moyenne. Parmi les chantiers en cours, la transformation de la friche laissée par le départ de l’entreprise agroalimentaire Jean-Caby à Saint-André-lez-Lille. « Sur ce site bétonné à 80 %, la moitié sera végétalisée », souligne Olivier Tommasini.

« Les collaborateurs ont envie d’avoir des projets intéressants, et de pouvoir évoluer »

Tommasini Constructions a pu cumuler 40 millions de chiffre d’affaires à lui seul, contre 29 millions d’euros aujourd’hui. « En ce moment, il vaut mieux être dans la menuiserie ou la couverture que le gros œuvre », sourit Olivier Tommasini. Président de la branche régionale de la Fédération française du bâtiment de 2011 à 2017, il sait que la croissance n’est pas un objectif indispensable. « Nous avons intérêt à aller vers des sujets qui demandent davantage d’ingénierie, parce que les collaborateurs ont envie d’avoir des projets intéressants, et de pouvoir évoluer. Mais si on ne fait que des projets comme celui de Condé, qui mettra des années à se réaliser (et donc à faire entrer de l’argent), on se fera laminer par des grands groupes. On doit pouvoir faire travailler tous nos salariés. »